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Trail extrême de L'Aber-Wrac'h
(273 ème course)
Le Trail aventure de la terre à la mer.
2400 coureurs, venus de 35 départements se sont donnés
rendez-vous pour participer aux différentes courses.
Pour moi : le Trail Extrême de 46 kms, tracé entre
terre et mer, le long des rives de l'aber Wrac'h,
qui offre des paysages magnifiques.
Il nous emmènera jusqu’au Pont de Paluden en passant
par le pont du Diable. Un dénivelé positif de 1100 mètres
permettra de nous surpasser. Le parcours très varié où
les passages insolites sont permanents : cordes,
escalades rocheuses, traversées de rivières,
descentes et montées infernales et même des tunnels
avec à l'arrivée un parcours d’agility trail,
…une bagatelle après 46 kms !
Toute l’équipe de Breizh Sport Aventure (B.S.A) et ses
120 bénévoles souhaitent innover et nous surprendre.
J'ai décidé d'aller chercher mon dossard la veille
du départ pour être tranquille.
Avec Christiane, nous arrivons au Folgoët vers 16h30.
Là, je reconnais des visages croisés au gré des différentes
courses. Ah que c'est bon de pénétrer dans le gymnase,
je balaie du regard les lieux, les concurrents et je recherche
les ami(e)s ! Un coucou par-ci, une embrassade par-là,
et un « Comment qu’c’est ? » anonyme…
Le trail est une grande famille !.
Je récupère mon dossard " 153" et nous allons voir le départ
du "Canicross" qui a réuni 60 duos.
Une discipline méconnue dans le département,
un chien et son maître, reliés à l'aide d'une corde,
et qui courent ensemble.
Respect de l'environnement avec comme objectif zéro déchet.
La 9 ème édition de l'extrême trail se fait en autonomie
complète et seuls trois ravitaillements en eau sont proposés,
sous forme de rampes. Pas de bouteilles, ni de gobelets.
Dimanche 07h30, ce n'est pas encore la grande foule quand
je me présente dans la salle omnisports du Folgoët.
Je retrouve Peggy et après un petit café, je vais me préparer.
La pression monte doucement, l'objectif aujourd'hui
est de taille.
Emmener Peggy au terme des 46 kms, franchir les barrières
horaires, tous les obstacles du parcours, et passer l'arche
d'arrivée dans les temps pour être classé.
720 concurrents écoutent le briefing des organisateurs
devant la basilique du Folgoët.
Rassemblés sur la ligne de départ, et après les dernières
recommandations, nous voilà prêts à nous élancer
pour un long raid, six bonnes heures d'effort intense.
Pour moi le trail c'est un plaisir, le partager avec des
amis(es) au cours d'une épreuve, c'est un vrai bonheur !!
Aujourd'hui, je suis un peu stressé, j'ai fait une promesse,
je dois la tenir. J'espère ne pas m'être trompé dans mes
calculs et sur l'état de ma forme.
8h30 : Départ, nous nous élançons enfin, musique,
flambeaux et acclamations, tous les ingrédients sont
réunis pour nous donner un énorme frisson dans le dos.
C’est vraiment un truc de dingue !
Nous avions décidé de partir prudemment connaissant la
première partie du parcours et vu la succession de
petites bosses entre le 7ème et le 15ème, je n'avais pas envie
de nous "cramer" dès le début.
C'est sous un ciel couvert, que nous parcourons les 4
premiers kilomètres dans une ambiance décontract
sur de larges chemins. Cela permet
de chauffer les machines et d'étirer le peloton.
Place ensuite à des sentiers à flanc de colline,
souvent en dévers dans les bois.
On monte, on descend, on franchit des arbres couchés
par les récentes tempêtes, ça provoque quelques petits
ralentissements salvateurs…
Avec 10 kms dans les jambes en 01h09', moyenne de 7,5
je suis assez satisfait.
Je me dis qu'au fil des prochains kilos,
nous pourrons monter à 8km/h.
Beaucoup de sentiers en forêt avec quelques bonnes bosses,
pas trop de boue ( je m'attendais à pire, !!).
On se retrouve dans un petit groupe d'une dizaine d'unités.
Je demande à Peggy de doubler le couple devant
nous qui nous freine un peu et de m'accrocher,
jusqu'au Diouris.
Le rythme est régulier sur une partie assez roulante.
Kilomètre 15 " La traversée infernale".
Un intermède très rafraîchissant et un peu glissant,
dans un décor vraiment sympa.
Au 15 ème, traversée de l'Aber Wrac'h une première fois,
l'eau est froide et le courant assez fort.
Une corde et des bénévoles nous aident à nous
maintenir debout.
Didier, sur l'autre rive prend des photos de tous les
concurrents. Un joli souvenir merci Didier.
Nous avons eu juste le temps de réchauffer les muscles
des jambes sur une partie un peu plus roulante.
Il est temps de rattraper une nouvelle portion privée et
c'est une longue montée sur un chemin large,
suivie d'un long single descendant entre les arbres,
une partie rapide pour ceux qui ont encore les jambes.
Eh oui, à peine récupéré de cette partie, on nous prie
gentiment de prendre à droite et de traverser l'Aber,
cette fois vase, sable et bien sur eau. Beaucoup de monde
pour nous stimuler à la sortie de cette nouvelle baignade.
François était là pour nous encourager.
Jusqu'au 20 ème kilomètre le parcours plus ou moins
accidenté, n'est pas trop difficile.
Le fait de courir sur un sentier qui épouse le terrain
et la rivière nous fait découvrir des paysages et
des points de vue rares.
Km 20: Loguivy 1 ère barrière horaire fixée à 12h00.
On passe la barrière à 11h06, nous avons 50 minutes
d'avance. Voilà 02h36 que nous courons.
Moyenne depuis le départ 7,8 km/h.
On poursuit notre périple. Euh, mais il n'y a pas
de chemin c'est normal... ?! Bon bah on y va alors...
On s'accroche à ce que l'on peut pour grimper,
impossible de dépasser alors on suit le mouvement.
La montée n'est pas très longue, mais la pente
tellement raide.
Les jambes à peine reposées, sont à nouveau "sur-sollicitées".
On aperçoit le pont vert, le pont routier de Paluden,
c'est la mi-course.
Je sens chez Peggy, un moment de moins bien,
de plus son camel-bag lui blesse l'épaule.
Il nous reste deux kilomètres avant la pause
au Château de Kerhouartz. A chaque virage, je lui dit
que l'on est pas loin. Et enfin la délivrance le Château est là.
La barrière horaire est fixée à 12h15, il est 11h55,
c'est gagné on ne sera pas neutralisés.
Peggy prend la direction du poste de secours pour se faire
soigner l'épaule, puis c'est le plein des poches à eau,
une ou deux barres vitaminées, et nous voilà
repartis pour 20 bornes.
Les deux kilomètres suivant se passent sans problème.
Quelques parties vaseuses (c'est bon pour la peau,
les bains de boue...).avant d' arriver au pont du
diable pour la deuxième fois. La marée est basse,
et le passage est beaucoup plus facile et moins spectaculaire.
On y passe après 3h50 de course.
Je pense qu'en trail long, quand on ne cherche pas à
réaliser un chrono mais qu'on veut juste boucler la
distance dans de bonnes conditions, la régularité est la clé !
Ici nous avons finalement bouclé les 30 kilomètres en 4h02,
ce qui me va très bien, mais la moyenne est
descendue à 7,4 km/h.
Tout doucement nous arrivons au fameux
"Tunnel of Love".
Il faut attendre quelques minutes ça bouchonne
à l'entrée. Cela nous permet de faire une pause
avant de pénétrer à 4 pattes dans
ce boyau étroit, sombre, froid et humide , on y
progresse ainsi sur 25 mètres en légère montée,
mais ce n'est pas tout: On est dans l'eau ....
(claustros, s'abstenir !)
A la sortie j'ai mal partout et il est bon de s'étirer,
avant de reprendre notre périple.
A partir de là, le manque d'entraînement de ma compagne
de route se fait sentir. Le rythme n'est pas soutenu et
chaque montée devient de plus en plus difficile.
Le parcours est vraiment génial, on alterne entre
sentiers et singles en forêt.
On atteint le kilomètre 35, mon Gps commence
lui aussi à donner des signes de faiblesse.
Le prochain point fixé est le pont de "Loc Brévalaire"
au kilomètre 36.
Les sensations reviennent, j'en profite pour accélérer
un peu le rythme.
Allez, on continue, les jambes sont un peu lourdes,
mais rien de bien dramatique. J'entends de la musique,
le pont de "Loc Brévalaire" n'est plus très loin.
Je sens mes cuisses qui commencent à dire, et ho ?
il fait soif là, il faut boire pour éviter les crampes...
Un petit coup d'oeil à ma
montre : il reste 9 bornes environ.
Je dégaine alors mon dernier tube de gel,
pas de panique, on y est presque. On traverse le pont assez
facilement. Le soleil était au-dessus de nos têtes,
et sur les surplombs les spectateurs généreux ne
manquaient pas de nous encourager !
Une équipe de bénévole était postée de chaque coté
du pont pour nous rassurer.
C'est reparti, il me faudra de longues minutes pour me
réchauffer les pieds, et laisser à mes semelles le temps de
retrouver un peu d'amorti.
Engagés dans les montagnes russes qui entourent Lanarvily,
je laisse le soin à Peggy de gérer l'allure.
Oui il y a encore un peu de dénivelé, mais comme
on papote tous les deux, les kilomètres défilent un par
un. Notre progression est relativement lente, on ne risque
plus grand chose on ira au bout.
40 ème kilomètre, et le dernier piège élaboré par les
organisateurs,"le passage des poutres Guiziou".
Tout se passe bien dans une ambiance "boite de nuit".
Puis c'est le dernier tronçon vers le Folgoët.
Nous rattrapons des coureurs qui commencent à peiner.
La fin risque d'être difficile pour eux, surtout
que le final est assez technique avec beaucoup de relances.
Kilomètre 44, nous attaquons la terrible montée
du "camp de César" qui annonce la proximité de l'arrivée.
Dans la descente qui suit, j’assure ma pose de pieds
et m’aide des branchages pour limiter le poids
porté sur mes chevilles.
C’est nickel, pas de douleur après 44 bornes.
A 2 kms de la fin, Peggy reconnait la route,
un large sourire envahit son visage.
On termine par le parcours "Agility Trail" que l'équipe
organisatrice nous a réservé : passage des bottes de paille,
des troncs d'arbres, d'un tobbogan et encore du
4 pattes dans des grosses buses. En 200 m
on vide les dernières forces qu’il nous reste dans le corps…
puis on franchit la ligne, on se retourne et on sourit !
Après 06h53mn c'est fini, la délivrance.
Une superbe course, mais très difficile !
Temps officiel : 06h53'47"
Temps de course : 06h26'
562 ème sur 585 classés
74 ème V2 sur 89
Moyenne 7,20 km/h - 8'20" au kilo
Rien n'est impossible au courage.
Félicitations à PEGGY et à tous les participants pour
être allés au bout de leur effort
et une pensée pour ceux qui ont été contraints d'abandonner.
Côté organisation, du très haut de gamme.
On sent une équipe dynamique qui n'a rien laissé au hasard.
Au niveau du balisage, je pense qu'il faut vraiment le faire
exprès pour se perdre.
Enfin mon compte rendu ne serait pas complet si j'oubliais
de remercier les bénévoles et tous les gens qui nous ont
encouragé le long de cette magnifique balade.
Nous avons reçu un superbe maillot technique à l'arrivée,
que beaucoup d'entre nous arboreront avec fierté en se
souvenant des difficultés surmontées pour l'obtenir.
Une course à refaire.
Deux superbes vidéo à regarder.
Merci à Laurent et Claude
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" le Semi du pays Pagan"
21,1 kms à Brignogan