Trail de la Vallée du Scorff
(360 ème Course)
C’est aux abords de la magnifique vallée du Scorff, et
autour de la vallée du Saint Sauveur que l’association des
foulées de Cléguer ont concocté un grand week-end de Trails.
Le trail de la vallée du Scorff, course de 43 km, exigeante
est réservée aux plus expérimentés.
Un parcours 100% nature sur des chemins spécialement
ouverts pour la manifestation nous conduiront sur
les « pentes de Sainte Anne », la « côte à Mémé »,
la « bosse de Saint Yves », autant de difficultés techniques
qui ont fait la réputation de la vallée du Scorff.
Réveil à 05h30, départ 06h00, et en route pour le Morbihan.
Après 01h45 de route, me voilà rendu à la salle polyvalente
de Cléguer.
Le jour se lève, je vais récupérer mon dossard, il y a autour
de moi un tapis de gelée blanche. Il fait zéro degré, et je
n'ai qu'une tenue d'été, pas de coupe vent, la météo a prévu
une belle journée ensoleillée.
Attention, 5, 4, 3, 2, 1, top… Il est 8 heures c’est
parti pour la grande aventure, le départ est fluide.
J'attaque la première côte prudemment, pour sortir du
bourg en veillant à ne pas dépasser mon plan de vol,
il reste encore 1200 m de dénivelé positif.
Au bout de 45 minutes de course la "bête" se réchauffe.
La sensation de froid aux extrémités des mains, des oreilles
et du nez commence à disparaître en entrant dans un bois.
On traverse ensuite un champ, l'herbe luisait et craquait
comme du verre.
Très vite, la diversité du tracé proposé
(sentiers monotraces, passages techniques,
chemins creux, prairies…), la richesse de son territoire
et bien sûr le Scorff comme fil conducteur transforment
cette balade en un terrain de jeu difficile.
Un vrai parcours trail, loin de toute vie urbaine, avec ses
sentiers qui existent à peine, des passages d’enfer qui
donnent le vertige, des points de vue à vous couper le souffle,
des descentes de folie.
7 ème kilomètre, le moulin du Moustoir, au détour d'un
virage nous nous retrouvons en bordure de champ,
en léger dévers, les premières glissades apparaissent.
Voyant un coureur devant moi déraper, je redouble de vigilance.
Nous arrivons ensuite sur une portion bitumée montante
avant d'attaquer la forêt.
Après un début où j'étais assez méfiant pour mes
appuis, j'ai commencé à prendre confiance et c'est à ce
moment-là qu'une souche d'arbre a décidé de traverser
devant moi, j'ai trébuché, posé les mains au sol, mais
vraiment rien de grave.
Cette partie en forêt est vraiment très intéressante,
ça monte, ça glisse, ça descend, ça glisse, ça tourne,
ça glisse. Il faut aussi éviter les troncs et branches au sol,
baisser la tête pour éviter les arbres trop penchés,
s'accrocher comme on peut pour monter quand
ça glisse, maîtriser ses glissades en descente pour ne pas
finir sur les fesses.
14 ème kilo, dans un chemin une nuée de guêpes très
énervées par notre passage, elles me piquent, deux fois,
elles m’ agacent, mais surtout, elles me font peur.
De nombreux coureurs ont été piqué, et au ravitaillement
de St Sauveur, les secouristes desinfectent les piqures.
Les bénévoles ont tous des petits mots d'encouragements,
merci à eux !
La balade continue, nous sommes trois. L'esprit trail est
présent, le coureur de devant signalant de faire attention
à l'approche des troncs ou branches en travers du chemin.
On est trois depuis un bon bout de temps et après une
ènième partie de montagne russe dans les bois, on aperçoit
les bords du Scorff. Une longue partie roulante au bord
de l'eau s'ouvre à nous, le sentier est étroit, et j'ai un peu
de jus, donc je préfère me la jouer solo. Tant pis pour
mes compagnons, je me dis que de toute manière
ils ne seront jamais loin derrière et qu'ils me rejoindront
plus tard dans la course...ou pas.
Le plaisir est réel dans cette partie, c'est un tracé roulant
qui nous emmène jusqu' au 28 ème km.
Ce genre d'itinéraire champêtre, on ne le rencontre qu'ici.
Je pourrais en profiter pour accélérer mais je préfère opter
pour l'option d'en garder sous le pied.
Le soleil est au rendez-vous, idéal pour qui sait apprécier
les courses au bord de l'eau et ces précieux moments de
liberté que nous offre le trail.
A l'issue d'une descente particulièrement angoissante, la
traversée du Scorff. Le Scorff, ce petit fleuve côtier de 70
kilomètres de long qui prend sa source dans les Montagnes
Noires. La particularité, c'est qu'à l'endroit où nous le
traversons, nous changeons de département, en quelques
minutes on passe du Morbihan au Finistère et retour dans le
Morbihan. ( la rivière étant la frontière entre les deux départements)
C'est l'automne, la belle couleur des
feuilles est passée du vert au rouge ou jaune
ou orange ou un mélange de tout cela. C'est super beau.
C'est reparti après quelques zigzags, ça monte bien,
ça fait très mal aux cuisses au bout de 30 bornes.
"Ouf! j'y suis arrivé en haut. Je récupère c'est le
dernier ravito, "la chapelle Sainte Anne". On ne peut
pas aller plus haut, on surplombe le Scorff.
C'est reparti, pour la dernière partie.
La descente vers le Scorff se fait à travers un dédale
de roches. Puis on remonte, le sentier en dévers, n'est
pas vraiment facile et demande de l'attention.
Sur la crête, un moment de récupération avec un paysage
verdoyant. On slalome ensuite dans les sous-bois en
alternant bosses et descentes.
A cela il faut ajouter des passages de ruisseau à gué
ou sur troncs d'arbres, des passages dans des tunnels humides
et un peu d'escalade sur les rochers.
Je suis marqué et les jambes sont lourdes pour
franchir les dernières bosses. J'y mets toute mon
énergie. Heureusement il y a quelques passages où l'on
peut récupérer.
L'arrivée est en vue. Je passe enfin l'arche sous
les applaudissements et les encouragements du speakeur.
La délivrance au bout de 06h30 d’effort. La ligne
d’arrivée franchie, la fatigue se lit sur mon visage.
La douleur laisse place à la joie. Je vais trouver un
réconfort au ravito final.
Je suis fier de l’avoir fait. Je pourrais désormais
porter le tee-shirt aux couleurs de la Vallée du Scorff.
officiels
Temps: 06h38'25"
143 ème sur 166
3ème V3h sur 6
Moyenne 8,34 km/h
soit 6'34" au kilo
Avec le recul, je sais que je dois progresser.
Reprendre les bases du trail que je n’ai plus, surtout
au niveau de la gestion de l’effort, et de l’intensité dans
les montées. Pour cela, je vais consacrer le mois de
novembre à acquérir de la puissance pour me sentir plus
à l’aise sur les 56 kms du Mesnestrail à Moncontour.
Si vous avez aimé cet article,
inscrivez-vous à la newsletter.
Vous pouvez également laisser
des commentaires dans le lien
"écrire un commentaire".
Merci d'être venu passer un
moment avec moi et à la
semaine prochaine pour
« Kemper Urban Noz Trail »