Le Marathon du Lac d'Annecy
(386 ème Course)
C’est quand tu penses que tu ne peux plus…
que tu te rends compte que tu peux encore.
Le Marathon du lac d’Annecy fête son 37 ème
anniversaire, entre lac et montagnes.
Organisé par une équipe de bénévoles, le marathon
international du lac d’Annecy s'est imposé comme une
épreuve incontournable. Près de 8000 participants,
en Avril 2015, ont profité d’un des plus
beaux parcours de France.
La qualité de son organisation, les performances des
participants lui permettent de figurer dans le "Top 10"
des marathons français.
Avant Course
Pour mon 15 ème marathon j’avais choisi Annecy,
plutôt plat et réputé roulant avec comme objectif
initial de passer sous la barre des 3 h 45.
Le gros de la préparation s’est très bien passé.
J’ai essayé de penser à tout dans ma planification.
J’ai réalisé ma programmation progressivement, d’une
semaine sur l’autre, en fonction des besoins ressentis,
des compétitions qui arrivaient et de ce qui me motivait.
J’ai essayé de ne rien négliger : VMA, seuil, endurance
critique, sorties à jeun, côtes, compétitions de rodage,
compétition test, gainage ... Je me suis senti monter
en puissance linéairement. Depuis début février, après
le Défi Glazic, l’entrainement et mon rapport
sensations/chronos est vraiment bon.
Le samedi, sous un soleil magnifique, visite de la ville,
une balade dans le vieux Annecy s’imposait
c’est vraiment très joli. Direction le Gymnase des Soeurs
Blanches pour récupérer mon dossard.
Le retrait du sésame se fait en un rien de temps.
(belle organisation).
Ensuite réception d'un joli T-shirt, et d'un
fromage (odorant !). Pour l'anecdote, voilà pourquoi
en entrant dans la salle j'ai trouvé l'air lourd,
chaud et malodorant. (4000 fromages seront
distribués aux concurrents)
Nous faisons le tour des stands dans le village avant
d'aller sur la zone de départ, avenue d'Albigny.
Soirée pâtes chez mon frère, avant d'aller s'abandonner
aux bras de Morphée.
Nous voilà le jour j, le jour tant attendu. Je me suis couché
vers 23h, dur de trouver le sommeil, réveil prévu à 5h du mat
mais je suis déjà réveillé à 4h50. J’avale mon gâteau de l’effort,
un café, un jus d’orange, puis j’essaie de me destresser.
Allez hop, ce n’est pas la peine. Je vérifie une énième fois
mon sac. 10 minutes de voiture et me voilà rendu à proximité
de la ligne d'envol.
Le départ est à 8H30. Il a plu toute la nuit, et même neigé
sur les hauteurs. M…. ça caille, il fait 7 degrés environ,
glagla, du vent et de la pluie.
Un tout petit échauffement avant course, il pleut de plus
en plus, je rêve, il faisait si beau hier.
Bon "ben" tant pis on fera avec.
Le départ: vers l’infini et au-delààààà
Au départ, c’est l’euphorie. L’ambiance est à son comble.
J’ai l’impression de faire partie d’une grande famille
avec des runners tous aussi motivés les uns que les autres.
Je suis au milieu du sas des 03h45.
Une boucle de 2 kms en ville est prévu pour étirer
le peloton des 3050 forçats du bitume.
Boom, c’est parti. Je démarre cool, l'oriflamme
jaune des 3h45 est environ 100m devant moi, tant pis,
j’ai dit que je démarrais cool alors je continue comme çà,
11 à 11.3 de moyenne et tout doucement je refais
mon retard sur eux. Je ne m'affole pas pour le rattraper,
je l'ai en ligne de mire. Après un tour en ville permettant
de se faire applaudir et d'allonger le peloton,
nous commençons à longer le lac.
Il faut rester relax. Km 1 : 5’33. Un poil vite,
je fais le point sur mon niveau du jour au km 3 que je
passe en 15'30, je continue. Je remonte lentement
au niveau du meneur et j’accroche le wagon.
J'ai l'impression d'être en footing, comme quoi la
préparation ça doit quand même bien aider. Bon, je me
doute bien que ça ne sera pas aussi facile tout le long.
J’essaye de bien me relâcher et de rester calé
sur la plume des 03h45 pour « amortir » ce départ un
peu rapide.
Depuis quelques kilomètres, je me sens porté par le
public et je suis calé sur le rythme prévu.
Je me sens bien. Les 10 premiers kilomètres sont
avalés en moins de 52 minutes. Le parcours est
vraiment agréable et assez roulant sur la première partie.
Le tracé de ce marathon est en fait un aller/retour
sur la rive droite du lac. Il fait froid, mais la pluie s’est calmée
un peu et en levant la tête, j'avais l’impression de courir
en montagne, Génial.
Nous sommes toujours groupés au ravitaillement
du 15 ème kilo, il est difficile de caser autant de coureurs
sur les sentiers pédestres et cyclistes empruntés.
C’est vrai que ce parcours aller-retour peut paraître lassant
mais l’ambiance tout au long du chemin est tellement
fabuleuse malgré le temps pourri,
que vous en oubliez de penser à cela.
Ca me plait. De plus, cela permet de voir les coureurs
de tête sur le chemin retour. (Ils vont tellement vite,
"Africains Oui" mais je n’ai pas eu le temps de voir la
couleur des maillots).
La pluie se renforce, et malgré cela beaucoup de monde
à nous encourager en arrivant à Doussard.
Au 20ème kilomètre, les sensations sont toujours aussi
bonnes. Porté par le public, le semi est bouclé en 1h54'.
Le retour risque cependant d’être un peu plus compliqué
car un peu moins roulant et le vent s'est renforcé.
A la mi-course je suis pour le moment très satisfait.
Un chrono en moins de 4h est toujours
largement envisageable, bien que sur un marathon
rien n'est gagné.
A mi-parours, nous faisons une petite boucle avant de
repartir dans l'autre sens, la pluie redouble.
Ce n'est qu'à partir de ce moment que je perds le contact
avec le meneur d'allure.
Les kilos s'égrainent tranquillement et ce n'est vraiment
qu'à partir du 25 ème que je rentre dans
ma bulle pour rester connecté.
30 ème Le mur.
Le mur c'est l'instant où le corps ne répond plus, un instant
où, les réserves sont épuisées " Il n'y a plus de bois dans
la cheminée", il ne reste que les lipides qui ne suffisent
pas à fournir assez d'énergie.
Un marathon commence au 30ème kilomètre. Je confirme
que c’est à partir d'ici que tu réalises le défi que tu es en
train de relever. Mes jambes sont de plus en plus dures,
et les 2km après le ravitaillement ont été difficiles, gêné
et freiné par des personnes qui marchaient, j’ai eu du
mal à repartir avec 2 kilos consécutifs à 5’45. C'est le
moment où l'on voit des gens qui s'arrêtent au bord de la route,
qui pleurent, qui vomissent, qui sont dans des états seconds.
Les supporters se font de moins en moins nombreux au
moment où l’on entre dans la partie la plus difficile du
marathon. Malgré tout, j’arrive à retrouver mon rythme
jusqu’au 33ème, puis le 34 et 35ème km, ce passage en
faux plat montant m’a cassé les jambes. Mais avec un passage
au 35 ème en 3h09' à ma montre, je m’imagine pouvoir
finir ce marathon en 3h50, je jubile! Je consomme
mon 7ème gel (coup de fouet) avec la totalité de la
bouteille d’eau, « hydratation, hydratation! ».
Le faux plat descendant suivant me permettra de me
relancer et récupérer mon allure cible de 5’10 en
serrant les dents, je ne voulais rien lâcher, j’avais fait
le plus dur, n’ayant pas subi le « mur », j’ai décidé de
faire mon possible pour finir.
Les kilomètres semblent de plus en plus longs, les jambes
crient leur douleur de plus en plus fort. Je m'applique
à les pousser au maximum de ce que je sens être possible
sans déclencher de crampe. Je n'en ai jamais eu en course
jusqu'à présent, mais sur cet effort de fou rien ne semble
impossible. 37, 38ème, pas facile de faire du calcul mental
dans ces conditions, mais moins de 04h00 me semble
encore possible. Il faut juste que je reste autour de cette
allure magique de 5'30/km. 40 ème, on se dit qu'une fois-là,
on doit forcément pouvoir finir au mental. Sauf qu'en fait
ça n'a rien d'évident lorsqu'on tient justement au mental
depuis plus de 5 km. 41 ème, cette fois ça y est, je sais que ça
va le faire pour 3h55, je me dis "allez, t'es sur le point de
finir ton 15 ème marathon!". Mon expression se change
en un mélange de sourire et rictus de souffrance, ça
devait être un peu bizarre à voir.
J’ai encore cette lucidité qui me permet de consulter
mon chrono et maintenir une allure de 10 km/h.
J’ai aussi cette lueur d’espoir et l’ambition d’approcher
les 3h50'… Alors, je m’accroche comme je peux et
les nombreux applaudissements et mots d’encouragement
du public à l’approche de la ville d’Annecy qui est en
pleine effervescence me sont d’un grand réconfort:
« Allez Dominique… »
Argghhhh, j’aperçois l'arche face à moi, mais le
parcours nous oblige à suivre les canaux qui nous éloignent
à n’en plus finir. L’horloge tourne et les secondes
deviennent de plus en plus interminables. Je ne relâche
rien, n’écoutant que mon courage, je poursuis l’effort
sachant que les 3h49 sont engagées.
Ca y est, je vais rentrer dans l’arène, mon arrivée est
imminente. Il faut suivre le parcours encadré par les
barrières, le public en masse est là pour vous applaudir.
200 métres, je serre les dents, je redouble d’effort et
parvient enfin à poser le pied sur ce magnifique tapis rouge.
C'est bon, ça sent la fin.
L'arrivée devant moi.
Je vais faire moins de 4h c'est sûr.
J’arrive trempé, sur le tapis rouge, pour passer sous l'arche
d'arrivée, le public bruyant me donne des forces dans ces
derniers mètres, je regarde une dernière fois mon chrono,
être dans les 3h50 sera difficile. Finalement à l’arrivée,
ce sera 3h 54 min 33 sec à mon chrono,
3h 56min 03 sec en temps réel. L’émotion
et une grande satisfaction m’envahissent, "Ca y est,
c’est fait! Je suis une nouvelle fois FINISHER!"
Je marche doucement, une jeune fille me passe la médaille
autour du cou. Et là je me sens libéré, j’ai réussi à
atteindre la ligne d’arrivée. C’est très bizarre comme
sensation. Je suis submergé d’un tas d’émotions.
Toute la fatigue endurée durant ces 42 kilomètres s’envole
face à l’immense joie d’avoir réussi.
Je regarde les gens autour de moi. Il y a une émotion
incroyable sur la ligne d’arrivée. Des larmes, de la fierté,
un sentiment d’accomplissement de soi. Je suis fier de
moi. Je regarde ma médaille et je me dis que c’est la plus
belle du monde.
Voilà c'est (déjà) fini, des semaines d'entrainements
pour une demi journée qui passe à une vitesse folle !
Et dire qu'il va falloir patienter jusqu'au 12 novembre
pour prendre le départ de mon 16 ème marathon "Cognac".
Je suis épuisé, musculairement mais aussi nerveusement.
Je cherche ma famille pour partager cette joie.
C’est pour toutes ces raisons que j’aime le marathon,
il représente une aventure, sportive et humaine.
En conclusion, et pour ceux et celles qui envisageraient
de participer, je vous encourage à venir et je tire mon
chapeau aux organisateurs, tout y était :
- un super T-shirt et un fromage en cadeau
- des ravitos fournis tous les 5 km,
- un parcours sympa le long du lac, un aller-retour
pour profiter du paysage dans les deux sens.
- une très belle médaille avec le petit sac
« collation » à l’arrivée.
ésultats officiels :
Temps: 03h54'33"
1398 ème sur 2545
44 ème M3h sur 118
Moyenne 10,80 km/h
soit 5'35" au kilo
En cadeau un joli tee-shirt
et un succulent fromage.
Vidéo du marathon 2016
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le Trail de 15 kms
« An Henchou Treuz»