Le Trail du Bout du Monde
4 ème épreuve de l'OTT
Initié en 2004, le trail du Bout du Monde est devenu
en quelques années une référence en France. Elu parmi
les 5 plus beaux trails de France, par les abonnés du site
Internet Génération Trail, le TBM propose 3 distances
(20, 37 et 57 km) sur le sentier côtier GR34, bordant la
très belle rade de Brest, à la pointe du Finistère.
Des circuits techniques, avec de la relance permanente
et une vue sur mer incomparable.
Convivialité assurée pour cette journée sur l'un des plus
beaux sites de France, au pied du phare et de l’abbaye de
St Mathieu, à Plougonvelin. Repas d'après course,
animation musicale et village sport nature dans le clos des
moines.
Veille de course, avec Christiane direction la pointe
St Mathieu pour le retrait du dossard.
Nous allons également repérer le point de passage
" barrière horaire " et définir tous les deux l'emplacement
où j'effectuerai mon ravitaillement et le remplacement
de mon camel back par des gourdes, vers midi si
tout va bien.
L’association aidée financièrement avec le prélèvement
d’un euro par coureur est « le syndrome de Kabuki »
une maladie orpheline dont est atteinte Léa.
Cette dernière prendra part au dernier relais du 57 km
avec les Joëlettes du bout du monde.
Après avoir salué de nombreuses connaissances,
direction la maison, pour préparer mes
affaires pour demain. Cet après midi il fait
beau et chaud mais pour demain matin on nous prévoit
de la pluie et du vent.
Dimanche matin, ça y est, le grand jour est arrivé.
Lever à 06h00, l’équipement est prêt depuis la veille,
et après un demi gatosport et un bon café, j’enfile
mes vêtements, il est déjà temps de prendre la
direction du vélodrome de Plouzané.
Arrivé sur le site, je retrouve vite de nombreuses
connaissances, l'ambiance est conviviale, chacun en
profite pour prendre quelques photos et fixer ses objectifs.
Derniers ajustements et je me place sur la ligne de départ.
Il est 08h00, let’s go Dominique. Ma stratégie est de
partir sur une moyenne de 10 km/h jusqu'au bord de mer
et de passer à 9 km/h le plus tard possible, simple non.
J'ai donné rendez-vous à mon fan-club.
" Midi à St Mathieu " J'espère ne pas avoir
été trop prétentieux.
Deux objectifs donc, passer la barrière horaire
vers 12 h 00 et terminer la course en moins de 07h00.
Une météo capricieuse, en effet, le crachin breton est
venu encourager les 500 traileurs sur la ligne de départ
et a décidé de nous suivre une bonne partie de la matinée.
Ma bonne dame, il n’y a plus de saison de nos jours.
Passé l'euphorie du tour de stade, je ralentis mon rythme,
mon but, m'économiser le plus possible pour m'éviter une
fin de course en mode "zombie".
Accompagné de Papy trail, je prends une allure
de l’ordre de 10 km/h ; on fait le tour du
vélodrome puis direction les chemins et enfin Plouzané,
un passage en ville et c'est les sous-bois. Passage au
5 ème kilo en 27'20, j’ai un rythme correct. Comme prévu
toutes les 15 mn, je me ravitaille en boisson
énergétique et toutes les 30 minutes, un gel ou une
barre de céréales.
Le parcours de début n'est pas très dur
malgré quelques passages en sous bois glissants.
Cette partie de parcours n'est pas très passionnante et
j’ai hâte de rejoindre le bord de mer.
01h00 de course passage au 10 ème kilo.
Réglé comme du papier musique.
Je sors du bois sombre et devant moi une ouverture
lumineuse "L'anse de Ste Anne".
Changement de décor, après les bois,
le sentier côtier maintenant.
C'est parti pour le Gr 34 et sa côte sauvage et découpée.
Face à nous le goulet de Brest avec malheureusement
une brume grisâtre, bouchant partiellement le paysage.
Le temps n’est vraiment pas terrible.
Ça déroule tranquille, le "hic" c'est la visibilité et ce vent
de face qui me chagrine un peu.
Je me rends compte que j'ai bien fait de partir avec
mon coupe-vent.
Cette partie de parcours est très captivante.
Cette fois, ça y est, nous sommes sur le chemin des
douaniers et pour commencer, il faut grimper
les 90 marches d’un escalier, pour ensuite, longer l'Ifremer.
Les bornes défilent sans soucis, je passe le fort du Dellec,
puis le fort du Mengan avant d'apercevoir le phare
du Petit Minou. Kilomètre 15 : 01h33 de course.
La pluie a cessé et la brume se lève doucement.
Le parcours est vraiment spectaculaire.
Le long de cette partie, on longe des blockhaus
et des fortins en tout genre. Le chemin est
pourtant bien au-dessus de l’eau bouillonnante mais,
par moment, le vent nous envoie des embruns salés.
Bientôt, le phare du Minou.
L'arrivée sur le phare est saisissante.
Le ciel est à l’image de la mer tout de gris furieux.
Nous devons aller au bout du phare par le passage pavé
qui ressemble à un long serpent de pierre au-dessus
d'une mer déchaînée. A l’entrée du passage, un petit
bonjour à Nadine qui immortalise ce moment.
Des plots séparent très symboliquement l’étroite
chaussée pavée jusqu’au phare qu’il faut contourner.
Je repars dans l’autre sens et double la joëlette.
Côté course, je déroule assez facilement mes pas, j'arrive
même à grignoter quelques concurrents.
Je m'arrête pour retirer mon coupe vent, avant de
grimper un escalier bien raide pour reprendre
la corniche. Je m'hydrate et je pense à bien respirer.
2h11' de course et le 20 ème kilomètre est passé.
Je continue à doubler des concurrents sur le sentier
qui épouse étroitement la côte. Le vent est tombé et
le ciel bleu fait son apparition.
Vers le 23 ème kilomètre, on retrouve un peu
de civilisation et de bitume, le parcours nous fait
traverser les bourgs de Trégana et de Portez.
Le mono trace s'enfonce un peu dans les terres
pour nous faire plonger ensuite sur la plage
du Trez-Hir à Plougonvelin. C’est encore un excellent
moment de ce trail : courir sur le sable mouillé,
contourner les rochers, avec des coureurs très espacés.
Et c'est parti pour une longue succession de
montées, de descentes et d'escaliers que
tu descends d'un côté et que tu montes de l'autre.
Certains sont si raides que tu peux à peine courir
et même parfois c'est difficile de marcher.
Le sentier étroit ne permet
pas le passage de 2 personnes côte à côte.
Heureusement, le paysage est là, les magnifiques vues
sur la mer et les falaises te font avancer. Suivre
ces falaises et courir avec cette vision me fait presque
oublier la difficulté du parcours.
Au gré des montées, des descentes, des escaliers,
les rythmes changent.
Tout se déroule à merveille : le ciel bleu et le soleil se
dévoilent. Courir le long de la grande bleue
calmée, c'est grisant, je progresse en buvant des yeux,
la palette de bleus intenses.
Les premiers concurrents du 37 kms me doublent,
je vois qu’ils souffrent également.
La météo est de plus en plus clémente, il commence
même à faire chaud.
Je passe les 30 bornes et soudain, plus de jambes,
plus de mental, plus rien, les épaules et le cou
sont raides. Je choisis de marcher et même si ma
moyenne de course va considérablement baisser,
je continue mon petit bonhomme de chemin en avalant
un gel, une pâte de fruit et en buvant beaucoup.
Je vais mettre 1 km environ à me refaire une santé.
Les 3 dernières bornes sont pour moi plaisir et fierté.
J'ai réussi à me remettre d'aplomb dans la course,
le final est en plus de toute beauté avec ce public
chaleureux posté de chaque coté du sentier dans la
montée vers le phare.
La foule me fait presque oublier la dureté de la course.
J'arrive enfin au phare de Saint Mathieu, lieu de l’arrivée
pour le 37 mais pour moi il reste 20 km.
Le ravito et la barrière horaire sont là.
Impec !!! Le premier objectif est donc atteint,
je finis cette première partie en temps voulu : 04h10'.
L'obstacle temps est passé avec 50 minutes
d'avance, je peux enfin espérer voir le reste sans stress.
Christiane et toute ma petite famille sont au rendez-vous,
c'est énorme de partager cette épreuve avec ses proches.
Ça me redonne le moral pour entamer la dernière partie.
Changement rapide d'équipement, j'abandonne mon camel
pour deux gourdes.
Je décolle pour la boucle de 20 km, les batteries
rechargées et prêt à boucler ce trail.
Je donne rendez-vous à tout le monde vers 15h00.
Je suis parti pour 5 kilomètres en campagne sur
des chemins agricoles. Sans grande difficulté le
tracé nous emmène vers la passerelle du Croaë.
Cette passerelle qui enjambe la Ria, relie le Conquet
à la presqu'île de Kermorvan.
Il fait de plus en plus chaud, il faut éviter le coup de bambou.
J'ai toujours un bon rythme, je traverse la passerelle,
j'y croise trois coureurs qui sont sur le chemin retour.
Je dois ensuite longer la ria sur 2 bornes.
Un peu plus loin je me retrouve sur le chemin qui surplombe
et longe la magnifique plage des Blancs Sablons.
Et là un peu plus loin, devant moi une concurrente
du Duo, elle est à bout de force.
Je l'encourage, on va rallier le ravito du 47 ème
kilo ensemble.
Il reste 10km et je suis à 5h24, il ne faut pas lâcher.
Je connais parfaitement les trois kilomètres, techniques
et difficiles, qui font le tour de la presqu'île.
Ma concentration est optimum, bercée par ce paysage
magnifique. J’essaie de garder tous mes sens en éveil
et profiter de cette vue imprenable, gérer ma respiration,
écouter mes sensations. Les minutes passent, les kilomètres
défilent et à ma grande surprise je dépasse d’autres
concurrents. Rattraper le coureur qui me précède devient
mon seul objectif. Dès que je le pouvais, j’accélérais,
sans pour autant me faire souffrir.
Retour sur la passerelle et c'est la traversée du Conquet.
A ce moment, j’entre dans une bulle, en mode
« pilote automatique ». Je pense simplement à mettre
un pied devant l’autre et à ne pas marcher.
Mon allure n’est pas si mauvaise après plus de
6 heures de course. Je ne suis pas essoufflé,
simplement endolori et fatigué. J’aperçois le phare
au loin. De nombreux spectateurs sont là pour
m'encourager. Cela me rassure et me donne la force
nécessaire de continuer.
Passage à la pointe du Renard, je me concentre pour
gérer au mieux ces trois derniers kilomètres.
En sentant l’arrivée proche, je ressens une vague
d’émotion. Je vais le finir ce trail, c’est certain maintenant.
Il ne me reste plus que quelques centaines de mètres.
Je reçois les derniers encouragements, merci à tous.
Enfin, je vois l’arche d’arrivée. Comment décrire cette
sensation incroyable, lorsque l’on sait que les difficultés
se terminent. Je franchis enfin la ligne d’arrivée.
Finisher en 6h44' (environ), je suis heureux
et fier en même temps, mais aussi affamé et courbaturé.
Je file reprendre des forces au ravitaillement final.
Christiane, Emmanuelle et Marie m’attendent, j’ai
mis pratiquement 2h30' pour couvrir les
20 derniers kilomètres.
En tout cas, c’est un très joli site et le public est génial.
Je suis satisfait de ma course. Je termine 3 ème V3.
Le niveau était très élevé.
Ce parcours est magnifique, technique et piégeux,
rarement plat et à la longue ça fatigue considérablement.
Temps: 06h44'44"
227 ème sur 353
3ème V3h sur 9
Moyenne 08,6 km/h
soit 6'60" au kilo
Une magnifique serviette éponge
en cadeau et un bon repas.
Magnifique Vidéo de mon camarade Laurent Hall.
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semaine prochaine pour
les 15 kms de
« Saint Martin des Champs»