Semi marathon Auray-Vannes
Plus de 6500 coureurs venant de quatorze Nations sont
attendus pour cette 40 éme édition.
Comme d'habitude, des milliers de spectateurs seront
répartis tout au long des 21,100 km pour encourager les
champions mais aussi les anonymes qui font le succès sportif
et populaire de ce Semi-Marathon.
C'est ma 4 ème participation à la doyenne du top 10 des
épreuves françaises.
Plus de 6300 coureurs venant de quatorze Nations sont
attendus pour cette 40 éme édition.
Comme d'habitude, des milliers de spectateurs seront
répartis tout au long des 21,100 kim pour encourager les
champions mais aussi les anonymes qui font le succès sportif
et populaire de ce Semi-Marathon.
C'est ma 4 éme participation à la doyenne du top 10 des
épreuves françaises.
Le semi Auray-Vannes a été endeuillé par le décès d'un
coureur, victime d'un arrêt cardiaque quelques mètres avant
l'arrivée. En ces moments difficiles, nous adressons nos
sincères condoléances et l'expression de notre profonde
sympathie à toute sa famille et à ses proches.
Il est huit heures, Ghislaine se gare devant la maison.
Je prends mon sac, scellé depuis la veille et voilà c’est parti.
On passe prendre Alain et Eric et direction le Morbihan.
Après deux heures de route, cap sur la salle de Kercado
pour la remise des dossards, le bon de retrait et la pièce
d'identité obligatoire. Je vais afficher cette année le « 1449 ».
Un petit tour dans le village suivi d'un déjeuner de sportif sur
l'herbe avant de prendre une des navettes pour se rendre sur
le site de départ.
Pour cette quatrième participation, je vais prendre le
départ relativement confiant.
Après un printemps et un été que j’ai consacré un peu
plus au trail qu'à la route, avec une belle progression, j'ai
décidé de revenir sur le goudron en préparation du Marathon
de Rennes. L’objectif, ambitieux, pour cette classique qu’est
le semi Auray-Vannes est de boucler la distance en 1h45.
La prépa s'est passée sans problème, je me sens en pleine
forme et en pleine confiance. Même le départ à 15h ne
m’inquiète pas trop puisque j’ai déjà eu à gérer des départs à
cet horaire et que cela s’est toujours bien passé.
Nous arrivons sur le site du départ bien en avance.
La ligne d'envol est vide, une petite sieste sur l'herbe
s'impose.
Plus de 6.500 concurrents vont s'élancer dans une heure,
de cet endroit pour rejoindre Vannes.
Entre 40 et 50.000 spectateurs sont attendus tout au long
du parcours. Les coureurs les plus talentueux, mettront à
peine plus d'une heure, d'autres tout aussi talentueux , mais
anonymes mettront le triple.
Le speaker insiste sur la météo et demande aux coureurs de
ne pas aller chercher une "sur performance" et de prendre
du plaisir avant tout... message prémonitoire ?
Auray Vannes est une course réputée " Difficile " par son
parcours et "Chaude" un temps souvent très chaud avec
pratiquement pas de partie ombragée..
Et oui en Bretagne, il fait très souvent beau !!!!!!!
L’attente se fait maintenant un peu longue, il fait chaud,
je dois commencer à m’isoler. Je souhaite bonne course à
Ghislaine, Alain et Eric, on se donne rendez vous à l’arrivée.
Ca y est je suis seul, dans ma bulle, je ne vois plus personne…
Difficile de trouver quelqu’un dans une foule multicolore de
6500 personnes. Le départ de la caravane, les athlètes en
fauteuil bientôt … et ca va être à“mon” tour.
Il y a plusieurs “Meneurs”, ces coureurs qui
portent un drapeau avec le temps de course 2h10, 2h00,
1h50, 1h40 et 1h30… très pratique pour ne pas avoir à se
préoccuper du rythme de course et des temps de passage, il
suffit de les suivre! Comme je l’ai dit précédemment, je pense
pouvoir faire mieux que 1h50. Je me positionne donc à
une cinquantaine de mètres derrière la flamme. Je discute un
peu avec mes voisins. Boom ! Ca y est nous sommes partis!
Le départ est vraiment très impressionnant, sous la musique
et dans une ambiance énorme.. J'en ai encore des frissons.
L'émotion est présente.. Nous démarrons par une petite côte,
ce qui permet de voir la marée humaine avancer doucement.
Il me faut à peine une minute pour franchir la ligne de
départ. Il est difficile de courir, il y a vraiment beaucoup
de monde qui pousse, je préfère trottiner plutôt que me
retrouver parterre en me prenant les pieds dans ceux d’un
autre coureur. Je suis très mal placé ( un peu trop loin du
lièvre des une heure cinquante) ... Je regrette encore cette
"maladresse" mais impossible de me frayer un chemin parmi
les milliers de coureurs. Je mets environ deux kilomètres
pour trouver mon allure et surtout un peu d'espace pour ma
foulée.. Ca y est j'ai trouvé mon rythme. Je ne regarde pas ma
montre, je gère ma course à la sensation, pour
rejoindre le meneur des 01h50.
Pour remonter le peloton, il me faut zigzaguer, accélérer et
ralentir fréquemment.
Arrive le pont de Bono. Comme l'année dernière j'ai
l'impression que le pont bouge, dû aux centaines de coureurs
qui sautent dessus en même temps. Je passe le 4 ème kilo, en
19mn 03. Premier ravitaillement à la sortie du Bono, je
prends une bouteille d’eau à la volée pour gagner quelques
secondes. Je suis maintenant à côté du meneur d’allure
des 1h50. Au 6 ème kilo, nous avons 25 secondes d’avance sur
le timing, mais au loin j'aperçois Baden.
Une côte terrible, dans une petite rue étroite, sur 500
mètres, la montée est raide. Je raccourcis ma foulée.
D’autres coureurs accélèrent, montent en force. A mi-pente,
je sens un début de faiblesse dans tous les muscles des
jambes, ce n’est pas normal. Je suis en surchauffe.
Manque de sucre, manque de protéines, je ne sais pas.
Pas manque d’entrainement pourtant, la chaleur pesante
sans doute. Je ralentis encore.
La côte est finie, je temporise, prends un gel et cette fois je
m'arrête au deuxième ravitaillement. Je bois, je m'arrose je
prends mon temps avant de repartir une bouteille à la main.
Je continue mon petit bonhomme de chemin, autour de
5 minutes par kilomètre. Je me sens beaucoup mieux, mais il
fait vraiment chaud! Je ne vais pas me plaindre du beau
temps, je maudis assez le mauvais temps. Je cours donc avec
une bouteille d’eau à la main, et je m'asperge à chaque zone
d'épongeage, et lorsque c’est possible je verse de l'eau
sur ma tête, ma nuque …
Je relance dans la descente et maintiens une allure d'environ
4mn 50 au kilomètre. Un long faux-plat descendant, ça va
mieux. J' aperçois devant, la flamme de mon meneur
d’allure. Je me rapproche doucement mais sûrement.
Au 10 ème, que je passe en 49'27" , il me reste une
vingtaine de mètres de retard. Débute une longue côte.
Je temporise craignant le retour des sensations de tout à
l'heure. Finalement, ça va, la côte du Moustoir je la passe
bien. 3e ravito, je m'arrête une nouvelle fois et je vois
filer mon meneur, je prends un gel, je bois et surtout je
m'asperge d'eau, avant de repartir avec toujours ma bouteille
à la main.
Je connais le parcours par coeur: après le 11 ème c'est 4 km
de montée jusqu'à Locqueltas puis 3 ronds point en légère
descente et arrive le Vincin. L'avoir en tête c'est bien, le
faire est plus dur. Une heure de course et je passe la borne
n° 12. Je suis bien, mes jambes suivent, mon souffle est
correct..... Bref que du bonheur. Je double certains coureurs
complètement essouflés et exténués.....
Autour de moi commence le bal des ambulances, des
pompiers et des médecins en moto.
Sur le bord de la route je suis étonné par le nombre de
coureurs arrêtés, pris en charge par des médecins ou le
public. D’autres marchent ou sont en souffrance.
Le 15ème kilomètre arrive, puis c'est la côte de Vinci au 17
ème. Je suis au pied de la dernière difficulté. Je ralentis, et là
ça fait mal, cette côte est vraiment dure, je sens la fatigue
dans les jambes, les cuisses, les mollets me brûlent.
Elle est longue cette montée.
Nous quittons la route principale pour une
route plus petite, qui monte plus durement. Et là c’est
vraiment très très dur. Ca y est la dernière difficulté est
passée. Maintenant il reste à dérouler sur 3 bornes .
Km 18, c’est reparti. Sans être super, les sensations sont
meilleures. J’essaie de revenir, sans trop forcer sur le
meneur d’allure. 100m, 80m, 50m, l’écart se réduit. La route
s’élève un peu, je n’ai plus qu’une idée en tête : revenir sur la
flamme des 1h 50mn. Mon regard reste rivé sur la banière,
plus rien d’autre ne compte. 40m, 30m, 20m, 10m.
Ca y est, j’y suis, juste en haut du faux plat, vers le 20 ème
kilo. Début d’une descente, je dépasse le petit groupe des
1h 50, prends 50 mètres d’avance. C’est super, les spectateurs
ne se sont pas trompés, ils sont nombreux à cet endroit.
Je ne peux pas accélérer plus, et je m’aperçois que je ne peux
pas ralentir non plus. Je suis en mode automatique.
Mes cannes ont une cadence et je ne peux pas la changer,
même si ça me fait mal. C’est une drôle de sensation.
Alors, je reste comme ça, je regarde à droite à gauche, enfin
la flamme rouge du dernier kilo, pas trop tôt.
Un homme devant moi en tee shirt vert tombe à l'entrée du
stade et n'arrive plus à se relever.. Je regarde autour de moi,
on souffre tous. Dans le stade, à 100m de la ligne, un homme
est en train d’être réanimé par le Samu. Cette image me
frappe. Je n’ai pas le cœur à sprinter pour finir.
J’apprendrais plus tard qu’il est malheureusement décédé.
Je passe la ligne en 1h49.
Après la ligne d’arrivée c’est l’hécatombe : les coureurs
tombent comme des mouches. La jeune fille qui passe la ligne
avec moi s’effondre, rattrapée par un photographe. Les
secours sont débordés, un appel est même lancé pour
demander s’il y a des médecins et des infirmières dans le
public. Au final en voyant tout ça, mon objectif raté de 4
minutes ce n’est pas si grave.
Ma défaillance au 8ème km était un avertissement.
J'ai écouté mon corps et j’ai su finir raisonnablement en
limitant la casse.
Malgré tout ça, cette course est magnifique et j’y reviendrais
pour oublier cette petite déception.
La Vannes - J’Auray aimé faire mieux.
Le ravito d’arrivée est bienvenu.
Et puis la dernière satisfaction .... échanger
son dossard contre "le magnifique bol breton".
Temps: 01h49'20"
1586 ème sur 5603.
210 ème V2h sur 810
Moyenne 11,74 km/h
soit 5'10" au kilo
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Merci d'être venu passer un moment avec moi et à la semaine prochaine pour le semi du « Haut Léon »