Cast Hell Trail 1 édition

27 octobre 2017 5 27 /10 /octobre /2017 20:25

Cast Hell Trail

(477 ème Course)

2 ème épreuve du challenge CUBA

Cette course est ouverte à toute personne licenciée ou non à partir de la catégorie cadet. L'épreuve démarre à partir du stade de CAST et se déroule sur l’un des sites les plus réputés de Bretagne, le Parc Naturel Régional d’Armorique. Dynamique, très varié, avec des côtes, des descentes, des sentiers sécurisés dans le très beau cadre situé entre les bassins versants du Porzay et de Châteaulin.

Toute l'épreuve se dispute sur chemin, excepté 2 km de route. Le parcours est parfaitement fléché et 60 bénévoles entourent l'évènement. Sans compter la société d'ambulances qui veille au grain.

Même ceux qui connaissent bien la commune seront surpris, promet l'organisateur. On peut le croire car l'Élan du Porzay est allé frapper à la porte de propriétaires de parcelles privées, lesquels ont gentiment accepté d'ouvrir leur « terra incognita » aux coureurs.

Dénivelé : +324 m

Cast Hell Trail fait partie du nouveau Challenge d'Une Baie à l'Autre (CUBA) qui regroupe six courses trail nature.

Challenge Cuba

Le Challenge d’Une Baie à l’Autre a pour objectif de concrétiser la volonté de six associations de course à pied du Finistère Sud de créer un nouveau Challenge Trail sur le Finistère Sud.

L’idée de ce challenge sera de mettre en évidence des valeurs de proximité, de simplicité et de convivialité pour permettre au plus grand nombre de coureurs d’y participer. Pour être classé au challenge, un minimum de 4 courses sur 6 sera nécessaire. Chaque course continuera d’être organisée au niveau de chaque association.

La première des six épreuves s'est déroulée le 27 août, à Telgruc. Après Cast, suivront le Trail Bigouden (Plonéour-Lanvern), la Guengataise, le Trail de Keriolet (Concarneau) et le Rosporden Urban Trail.
A la fin du challenge, aura lieu la remise des prix, un repas sera organisé et un lot de participation sera remis à chaque coureur classé .

La météo a apparemment décidé de faire un petit cadeau aux 400 trailers. Douze degrés avant le retrait des dossards, quatorze au moment du départ avec un beau soleil. Pas de pluie prévue, ça change et j’avoue que j’étais bien content de ne pas vivre une nouvelle course-humide.

En tous cas, la bonne ambiance était déjà au rendez-vous, avec un petit café lors de la remise du dossard. Pas de doute, on prend soin de nous.

Je suis retourné à la voiture pour me changer, dossard, gels… Il me reste encore du temps pour m’échauffer. Mais l’heure du départ approche et il faut rejoindre le flot de coureurs sous l’arche.

9h30, après un petit briefing, le départ est donné, pile à l’heure. Je suis placé au milieu du peloton pour ne pas gêner les petites fusées, qui s’élancent déjà à vive allure. Le parcours commence par un tour de stade avant de rejoindre la forêt.

Le parcours débouche sur un sentier dégagé en mono trace, facilement praticable, sur lequel il est possible de courir. Je m’en donne à cœur joie : en adoptant un petit rythme confortable, je suis dans un peloton de coureurs de mon niveau. Je n’ai pas vraiment de stratégie à ce moment là, si ce n’est d’essayer de faire de mon mieux, tout en prenant ce trail au sérieux. Quelques petits bouchons et ralentissements mais rien de grave. Je commence à trouver mon rythme, entre montées, relances et descentes. Le cardio trouve lui aussi sa place et j’ai l’impression que mon corps sait instinctivement ce qu’il doit faire. Tout se passe plutôt bien dans cette partie très roulante.

Ça descend légèrement, j’en profite pour mettre les gaz. Enfin, accélérer un peu quoi, ne nous emballons pas non plus. Il y a plusieurs côtes redoutables, très raides et très longues, alors je préfère en garder sous le pied. D’ailleurs, voilà la première qui pointe le bout de son nez. La coquine s’était cachée derrière un virage. Je fais super attention à chacun de mes appuis. Après 500 bons mètres de grimpette, je crois enfin revenir sur du plat mais c’est juste une feinte. Ca reprend de plus belle sur quelques centaines de mètres supplémentaires.

Le ravitaillement est parfait : varié, bien organisé, propre, avec des bénévoles souriants. Au moins en trail, le respect de l’environnement prime. J’avale un verre d’eau, et je repars.

Après cette partie un peu technique et le ravitaillement du septième km, ça monte jusqu'au neuvième pour rejoindre le point culminant de l'épreuve : le redoutable Ménez-Quelerc'h.

La longue montée débute. Je prends soin de ne pas attaquer trop fort. Tout au long de cette montée, nous entendons des coups de feu au loin… Je ne suis pas très rassuré, mais je reste concentré sur ma course.

Les pourcentages de la pente sont nettement plus sévères vers la fin de l’ascension et j’ai plus de mal à garder le rythme. Je me fais doubler mais je m’accroche, confiant sur mes qualités de relance dès que nous retrouverons des chemins plus plats.

Je suis concentré sur mes appuis et sur les rubalises pour ne pas me tromper de chemin. J’ai du mal dans le final de la montée.

Au-delà du côté sportif, le parcours offre de somptueux paysages : tourbières, lavoir et allée de hêtres dans le bois Saint-Gildas, vue magnifique sur la baie de Douarnenez, le Menez-Hom et la vallée de l'Aulne. Pas facile pourtant de profiter de la vue, mes yeux ne quittent plus le sol. J’ai la sensation d’être seul. J’avance en tentant de mémoriser chaque image, chaque son et chaque odeur que le site m’offre.

Quand j’aperçois enfin le deuxième ravitaillement, sous les éoliennes, je bave. Je me crois d’ailleurs au bistrot, un stop pour boire, papoter avec les bénévoles et me rafraîchir. Ce petit moment de bonheur dure plusieurs minutes durant lesquelles je me fais griller deux ou trois places. Peu importe, je suis trop bien ici. Je prends mon courage à deux mains et décide quand même d’y retourner… C’est pas tout, mais il faut regagner la ligne d’arrivée.

Après la montée… la descente. J’avais hâte d’y être en pensant naïvement que je pourrais reposer mes jambes, souffler un peu et dérouler un maximum afin de sauver mon honneur chronométrique. Que nenni. Certaines descentes sont presque plus casse-gueule que les montées finalement. Je sens des pierres se dérober sous mes pieds. Par endroits je décide de mettre ma dignité de côté en modérant ma cadence pour ne prendre aucun risque.

J'aperçois le clocher du bourg, la partie est rapide. Mais attention, il y a quelques complexités.

Je vois de nouveau quelqu’un devant moi, je puise dans les forces qui me restent pour essayer de m’accrocher à lui et le dépasser. J’ai les cuisses et les mollets qui se plaignent de plus en plus.

Je ne lâche rien car je sais que ça peut revenir vite et surtout que je peux avoir un coup de moue. Je sens que je vais vite. Je continue à doubler quand même. Je retrouve les coureurs qui m’avaient doublé au ravito. Ils paraissent plus fatigués que moi.

Les derniers kilomètres défilent à vitesse grand V. Fabrice est venu à ma rencontre, encore 1,5 kilomètre, je me sens pousser des ailes.! Je le suis à toute vitesse ! Mes jambes sont légères, bizarrement ! La traversée du bourg puis l'entrée dans le stade et enfin l'arche tant convoitée. Magique ce moment rien qu'à moi. Les spectateurs encouragent, je passe la ligne après 1h36 de course.

À l'arrivée de cette course conviviale, le ravitaillement d’arrivée est WAHOU … c’est juste parfait.

Pour ma part, je repartirai avec quelque chose de bien chaud dans le ventre : une bonne soupe aux légumes dont l'Élan du Porzay a le secret.

Je tiens à remercier l’organisation de nous avoir concocté un si beau parcours, et je remercie surtout tous les bénévoles pour leur prévenance leur sourire leurs encouragements. Un Trail à faire et à refaire !

Après un mois de course sur route, le trail pour moi est différent, les émotions sont décuplées, nous sommes les spectateurs de ce que la nature nous offre, c’est grandiose, merveilleux et sacrément plus dur. Pourtant, j’ai déjà envie d’y retourner. Les gens, sont sympathiques, solidaires, l’esprit de compétition est moins présent. Finalement, on ne regarde pas le chrono, on fait ce qu’on peut, et on ouvre grand les yeux.