Les Ribines de l'Aber Ildut II

Les Ribines de l'Aber Ildut II

(538 ème Course) 

Le Trail des Ribines de l'aber Ildut, une belle aventure en pays d'Iroise, organisé par les parents d'élèves de l'école ARZMAEL, les parcours sont situés entre les rives de l'Aber et les sentiers de Plouarzel.

A 10 h00, départ du 18 km avec 400m de D+ et à 10h30, départ du 11 km avec 200m de D+.

Ces parcours se déroulent en pleine nature et sont constitués de passages de ruisseaux, de tourbières, de sous-bois, de bords de lacs, de champs et de sentiers de terre, le tout au cœur de la vallée des moulins, avec également un passage le long des berges de l'aber. Les parcours ont été remaniés cette année et le  nombre de participants porté à 600 (au global des deux courses).

Le retrait des dossards a lieu salle Kerven.

Les parcours ne sont pas affichés par discrétion ; des terrains privés sont traversés : Ils empruntent des chemins vallonnés de la campagne renanaise.  Un respect strict des règles de protection de l’environnement est demandé.  

Cette semaine, c’est direction Plouarzel pour un 11 km de trail.  Au départ, je voulais m’inscrire sur le 18 km, mais je suis quand même fatigué et je n'ai pas envie de taper trop dans mes réserves. De plus, hier soir, c'était la soirée de remise des prix du challenge de l'élorn avec "rougaille saucisses", ça aurait été dommage de rater ça. 

Le dimanche c’est fait pour faire la grasse mat’. Pour les gens normaux oui, moi je me lève à 7h et décide de faire route vers le pays des Abers.

Pour se préparer niveau vêtement à ce trail c’est pas gagné, il a plu pas mal  sur la région et le temps s’annonce froid et venteux.
Corsaire,  tour de cou et chaussures de trail avec chaussettes longues foncées. Le coupe vent, mais en dessous je mets

quoi ? J’hésite, haut manche longue épais, ou t-shirt et manchon. A votre avis j’ai choisi quoi ?

Bon ça suffit, je vous épargne les détails de la mise en place, du pourquoi du comment je suis là. De toute façon, cette épreuve me plait dans son ensemble, du caractère et une certaine authenticité à l’image de l'organisation.

Un nouveau dossard, une nouvelle épreuve et surtout une belle journée de sport à partager, voilà ce qui était au menu aujourd'hui.

Une fois sur place, je me dirige vers le gymnase pour retirer mon dossard, prendre la température, s’imprégner des lieux... bref, opérer le rituel immuable d'avant course...

Et puis on croise d'autres amis coureurs, chacun s'enquiert de la forme de l'autre, de ses programmes de courses de l'année, de ses ambitions du jour... C'est très agréable d'échanger comme cela, de se rencontrer "en vrai" quand on se suit mutuellement via des réseaux sociaux. Pour certains(es) ça faisait longtemps que nous ne nous étions pas retrouvés sur une même course. Une séance d'échauffement nous est proposée dans la salle.

Une fois prêts, nous nous dirigeons vers l'aire de départ située sur le stade. Je me sens bien, même si les dernières semaines ont été assez chargées de kilomètres. Je cours davantage en prévision de la course du Solstice dans 15 jours. Il faut assimiler tous les kilos en gardant un minimum de fraîcheur pour des journées comme celle ci.

Le départ d'un trail est toujours assez singulier... On se retrouve devant un responsable pour écouter les dernières consignes des organisateurs, mais personne ne l'écoute vraiment, le départ va être donné ensuite... C'est plutôt drôle, d'ailleurs.

Mon état d’esprit, celui de profiter de cette belle sortie qui s’annonce, de me faire plaisir en forêt et dans la boue, avec une météo fraîche, venteuse mais ensoleillée. Sur la ligne de départ, je croise encore quelques connaissances, on échange quelques mots, c’est sympa…même pas le temps de finir notre conversation que le départ est donné.

Le peloton part gaiement pour 11 km, chacun s'efforçant à rester raisonnable pour ne pas s'emporter dès les premières foulées. Je croise d'autres amis coureurs, et chacun s'encourage au détour des premiers virages... La compétition est accessoire, vraiment, pour nous les coureurs ordinaires.

Allez, hop ! On dérouille les jambes et on galope pour suivre le rythme effréné des stars devant nous.

Les premiers kilomètres empruntent des portions planes où le peloton s'étire, où l'on est à l'écoute des premières sensations. Comme d'habitude dirais-je, j'ai du mal à me mettre en route. Je ne panique pas, car je sais aussi que ça va passer. Une petite bosse et en bas c'est une énorme marre de boue qui nous attend, tout le monde marche, ce peloton est décidément bien raisonnable, ou averti plutôt. Après un kilomètre de sentier, nous traversons le "camping vert de Lanniouarn"  situé dans un bois, traversé par un ruisseau et un étang récréatif. Nous quittons le bord de rivière pour entrer dans un sous bois. Le sentier s'élève,  je vais devoir réduire un peu le rythme.  Pour ma part, je m'économise un maximum, les sensations ne sont pas optimales, alors je gère et profite du paysage une fois au sommet de la bosse suivante. Le chemin dans le champ en balcon est magnifique avec un beau soleil. Chacun s'en réjouit dans le peloton, comme pour se soulager des efforts de la montée. Dans ce récit je ne m’attarderai pas sur les paysages, les déclinaisons de couleur proposées par la végétation et les différents tableaux parcourus sinon je devrais écrire un livre.

4 km de parcourus déjà et quelques centaines de mètres de dénivelé plus tard, les corps sont déjà un peu marqués. Je gère mon effort, je me rends compte que je ne suis pas dans un grand jour, alors je fais au mieux pour suivre le rythme en retardant au maximum le moment où ce sera difficile !

On nous avait annoncé une surprise, ça y est. On arrive à l'entrée d'une exploitation de vaches laitières, et au grand bonheur de tous, après être passés par le pédiluve réglementaire, nous entrons dans l'étable.

Au programme, la traversée de l'étable au beau-milieu de deux rangées de vaches laitières, un peu surprises de voir défiler près de 400 coureurs multicolores pendant leur repas. Ensuite ce fut un passage et pour moi la découverte d'une salle de traite. Notre visite se termine, et nous disons tous un grand merci à ces fermiers qui nous ont accueillis avec tant de gentillesse. 

Après ce petit intermède très agréable, je me sens beaucoup mieux, je suis regonflé à bloc pour la deuxième partie de course. L'ambiance est détendue, le kilomètre suivant passe rapidement, l’allure est bonne, certainement trop rapide pour moi mais je m’accroche. Nous courons sur de larges sentiers, mais là le parcours évolue pour nous proposer un joli monotrace qui permet un changement d’ allure… ça me fait le plus grand bien. Je me fais davantage plaisir sur ce type de parcours où l’on peut jouer avec le chemin.  Puis arrive une partie descendante très boueuse. Mes appuis sont mauvais, je ne prends pas d’allure de peur de chuter, d’ailleurs je frôle la chute deux fois, je ne sais pas vraiment comment descendre, cette partie de la course étant plutôt technique, j’ai l’impression de revivre la première fois où j’ai voulu poser les pieds sur une patinoire… Je perds énormément de temps. Heureusement pour moi, personne n’était là pour me prendre en photo car mon regard devait vaguement ressembler à un regard terrifié. Finalement, grâce à un miracle, j’arrive en bas sans casse 

Dans les descentes, je suis prudent et j'avance en petites foulées cela afin de ne pas détruire les cuisses. Je me fais donc doubler, mais comme tout à l'heure, je ne panique pas. Ce sont maintenant les montagnes russes au pays des Abers. Un torrent à remonter, une rivière de boue à franchir, un monticule à escalader avec l'aide d'une corde, les obstacles se succèdent. Le sentier s'élève, puis redescend pour monter à nouveau. C'est  difficile par endroits, impitoyable et magique à la fois.

Vers le 10 ème kilomètre de course, le calme revient, le sentier se fait plus doux plus ou moins plat. C'est là qu'il faut gérer son effort, ne pas "bombarder" comme on dit. Je reste alors dans mon allure, concentré et prudent. Ce moment d'accalmie est l'occasion de discuter avec les coureurs que je double en chemin. C'est agréable, d'autant plus l'arrivée se fait proche.  Un long faux plat, je m'efforce à courir, pour ne pas céder au confort. Je récupère des coureurs, chacun a la tête dans ses baskets comme pour y rassembler les dernières forces.  Il n’y a pas beaucoup de dénivelé mais les quelques bosses font bien monter le cardio. Je sens que je suis en surchauffe et ne parviens pas à courir en aisance… J’ai le souffle court. Je décide donc de lever le pied pour reprendre la main sur mes sensations. 

Ça va mieux. Je reprends mes esprits en réduisant un peu l’allure, en me recentrant sur mes propres sensations sans me préoccuper de qui me double ou de qui je double. L’arrivée est proche, je vais gérer comme ça.  Alors, plus ou moins consciemment, j’accélère un peu. Je me remets en course au fur et à mesure que l'arrivée approche. Les cuisses tirent et la douleur s’installe, en effet, je regarde devant, j’essaie d’aller chercher à chaque fois le coureur devant moi, c’est bon signe.

Je termine ce magnifique parcours en 1h15, à ma montre ("1h21 officiel ?") à la 124ème place/206 arrivants, content et avec la satisfaction du devoir accompli. J'ai peut être manqué de fraîcheur pour vraiment profiter de la course, mais qu'importe le plaisir est là. Les sourires, les rires échangés et les succulentes tartes au citron partagées ensuite avec les amis l'emportent largement sur les rares moments de souffrance esquissés pendant la course. Le parcours est sensationnel. Mais au delà de la difficulté bien passagère de l’effort, le rendez vous était sympathique : un beau parcours bien balisé, de belles relances,  des copains et de bonnes jambes ma foi. Je vous conseille de visionner l'excellente vidéo de mon ami Laurent.

Alors, que dire sinon encore bravo à l'équipe organisatrice de cette valeur sûre du trail Breton. Vu la densité de coureurs réunis sur cette épreuve, on ne peut que s'accorder pour dire que ce trail rassemble des passionnés, qu'ils soient coureurs, bénévoles ou spectateurs. Alors merci à tous et certainement à l'année prochaine !!

 Résultats officiels :

Temps: 01h21'26"

124 ème sur 206

5 ème M3H sur 12

Moyenne 08,54 km/h

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