Trail de Guerledan
(344 ème course)
3 ème épreuve du Ouest Trail Tour
Championnat de Bretagne de Trail Long.
Le Trail de Guerlédan une grande manifestation
(15000 personnes) qui se déroule tous les ans à
la Pentecôte à l'Abbaye de Bon-Repos.
Le trail de Guerlédan est une belle aventure qui s'adresse aux
coureurs de bons niveaux. Selon les capacités et les
motivations de chacun, l'épreuve peut en effet être abordée
comme une compétition plus ou moins exigeante.
C'est un parcours de 58 km autour du lac.
Le trail emprunte en partie des chemins de randonnée
technique, le dénivelé de l'épreuve étant d'environ
1900 mètres positif.
Le trail se termine par un repas où tous les concurrents
et les bénévoles sont invités.
Durant les deux jours sur le site, un village sport nature est
proposé aux familles. Il permet de participer à de nombreuses
activités gratuites comme l'escalade, le tir à l'arc,
le canoë ou l'accrobranche.
Photos prises du même endroit Lac plein - Lac vide
Le lac de Guerlédan est un lac artificiel aménagé entre
1920 et 1930 pour en exploiter l'énergie hydraulique.
La vallée du Blavet, insérée au XIXe siècle dans le canal
de Nantes à Brest, est cette fois noyée dans cette retenue
d'eau. Les ardoisières locales traditionnelles sont elles
aussi immergées.
Photos prises du même endroit avec le barrage à gauche Lac plein - Lac vide
La vidange du lac de Guerlédan laisse apparaître une
vallée engloutie montrant des paysages quasiment
désertiques, uniques, avant d’être ensuite recouverte
pour plusieurs décennies.
Arrivé samedi en début d'après-midi sur le site,
je prends la direction du village. Il fait beau, et chaud.
Normalement, le temps devrait être encore plus chaud
demain dimanche. Je récupère mon dossard.
Puis j'assiste à l'arrivée de Peggy sur le 26 kms.
20h00 je vais manger une paëlla avec Philippe,
et direction la voiture. Je prépare mes affaires de course.
Pour le petit déjeuner ce sera gâteau sport,
bananes le tout arrosé de jus d'orange avec un gel
anti oxydant (20 min avant le départ).
Pour la course, j'ai opté pour la boisson
Hydrixir longue distance en stick, plus 8 sticks en réserve
pour les 4 ravitaillements en eau.
J'ai également 7 barres Overstim's (2 salés et 5 sucrés)
qui passent très bien pendant l'effort, 4 gels d'endurance,
et un gel coup de fouet pour la fin de course et
de la sporténine en réserve (anti crampes).
Départ.
6h00 réveil, j'ai pas très bien dormi, j’inaugurai mon « F1 ».
Je me prépare et je pars m'échauffer vers 7h35,
les coureurs commencent à affluer. Il fait un temps superbe
ce matin. Je cours environ 10 min, puis je viens me placer
dans l'aire de départ, plutôt vers la fin du peloton.
8H00, c'est le départ ! Tout le monde s'élance pour 58 km
de course plutôt difficile avec un très beau parcours
toujours en relance qui use rapidement.
Nous rentrons tout de suite dans le vif du sujet avec une
montée sèche de plus d’1km, au début sur route et
ensuite sur des sentiers. Le peloton s’étire progressivement
et je monte à ma main pour ne pas me mettre dans le rouge.
Je m’attèle juste à ne pas être enfermé et toujours voir
où je mets les pieds dans les singles techniques.
La première partie est très roulante m’a t'on dit,
que nenni..... on est parti en sens inverse
des autres années. Je suis à 8km/h de moyenne, l'objectif
est de garder du jus pour passer toutes les barrières
horaires. Durant les 20 premiers kms, nous avons eu à
passer des grosses bosses, j'ai des jambes, j'ai donc
décidé de monter en trottinant, parfois en marchant
en fonction du cardio, en dosant mon effort pour ne
pas monter trop vite dans le rouge. Je double des
coureurs quand le chemin s’élargit, c'est bien, cela me
met en confiance, mais il faut poursuivre
ma gestion de l'effort, et l'hydratation.
1er ravitaillement au km 21.
Rapidement, je me retrouve au premier ravitaillement,
je me sens très bien. Au ravito 1 (km 21 - 02h30 de course),
je suis dans les temps, je prends quelques minutes pour bien
m'alimenter et boire.
Heureusement que j'ai des barres énergétiques avec moi
car le ravitaillement proposé est très très léger,
je remplis mon camel-back avant de repartir,
ce que beaucoup de coureurs ne font pas. Il commence
déjà à faire chaud et certains coureurs vont le payer très
cher un peu plus tard. Puis je reprends mon allure de course
sur une portion très agréable, vallonnée certes,
il faut bien doser l'allure car on a vite fait de monter
dans les tours, emporté par les coureurs qui vous
dépassent. Nous passons par l'anse de Landroanec
avant de remonter quelques temps dans la forêt de
Caurel par un chemin très piégeux et technique.
Un passage vraiment très sympa, avant de remonter
un peu plus tard sur un sentier forestier qui fait
très mal aux jambes, puis retour sur les bords
de l'ex Lac par un sentier technique.
Celui-ci nous entraîne jusqu'au ravito 2.
Je suis en compagnie
de 3 coureurs sympathiques qui ont le même objectif
que moi « Terminer la course ! »
2 ème ravitaillement au km 32.
Des chemins de randonnée technique, avec toujours du
dénivelé nous entraîne jusqu'au pied de l'embarcadaire
de Beau Rivage lieu du ravito 2 (32 km). J'en suis à un peu
plus de 4h20' de course. Je me sens toujours bien,
mais je sais que le plus dur reste à faire. Il va falloir du
mental pour terminer, le parcours est très exigeant pour
des organismes déjà soumis à rude épreuve.
Je repars du ravito 2 sur le même rythme, mais
j'appréhende cette partie, j'ai peur du gros coup
de barre. Jusqu'à présent, j'ai bien géré la course,
l'alimentation, la boisson, ça devrait aller.
Je reste tranquille, je continue à mon allure sans me
préoccuper des autres, d'ailleurs personne me double
depuis un bout de temps et je remonte petit à petit plusieurs
coureurs qui semblent câler. Je garde toujours un oeil
sur la moyenne et sur le chrono, je perds un peu en vitesse.
La course se poursuit, il fait de plus en plus chaud,
je trouve le parcours au bord du lac de moins en
moins agréable, le paysage est triste. Je remonte
encore quelques coureurs, je suis seul, mais ça me convient
tout à fait j'avance à mon rythme. Un peu avant
le ravito 3, je me fais reprendre par deux féminines,
je décide d'emboîter leurs pas sans trop forcer jusqu'au
3ème ravito.
3 ème ravitaillement au km 40.
Au 3 ème ravito, 6 ou 7 coureurs décident d'abandonner,
ils ne sont pas dans un bon jour, sans doute à cause de
la chaleur. Sandwich jambon, saucisson et plein de bonnes
choses, voilà enfin un ravitaillement digne d'un grand trail,
mais il aura fallu attendre le 40 ème kilomètre. Ca fait du
bien de manger un peu de salé, sous cette chaleur le sucré
devient très vite ecoeurant, il faudra que j'en tienne compte
pour le raid du golfe. Je fais quand même attention de ne
pas trop me goinfrer.
Je poursuis, la forme est toujours là et je suis toujours
dans les temps. Je fais le yoyo avec un coureur de Pornichet.
Maintenant il faut bien gérer l'effort, bien boire et manger
régulièrement pour passer cette zone très cassante et
particulièrement éprouvante, je poursuis mon effort au
train en limitant au maximum les accélérations, tout en
gardant un bon rythme. Depuis quelques kms je double
des concurrents stoppés par des crampes ou autres
problèmes physiques.
Je passe la barrière horaire du 42 ème kilomètre avec
45 minutes d'avance.
4 ème ravitaillement au km 48.
Le ravitaillement 4 (48 km) se profile à son tour toujours
sous le soleil et la chaleur, je prends le temps de bien
m'alimenter et de me poser 5 min avant de repartir.
L'expérience m'a appris une chose: il faut prendre son
temps au ravito pour en gagner après dans la course.
Nous sommes une petite dizaine de coureurs au ravito.
La discussion principale : la barrière horaire dans 2 bornes.
Je repars et je donne tout ce que je peux, ou pour être plus
précis tout ce qu'il me reste. J’atteinds assez facilement la
route de Gouarec qui fait office de barrière horaire avec 10’
d’avance sur le temps maximum autorisé.
Je ne m'attarde pas en ce lieu afin d’en finir au plus vite.
Il me reste 8 km à parcourir, mais il s'agit de la partie
la plus difficile avec l'ascension des crêtes, des
pourcentages de plus de 15% en plein soleil.
Ce n’est pas grand chose me direz-vous, 8 km d’enfer
après 50 km de course sans un moment pour vraiment
récupérer. J'enchaîne les montées courtes et abruptes
et les descentes caillouteuses. Bref, cela nécessite une
attention de tous les instants afin de ne pas trébucher.
Le moral n'y est plus, je chemine bêtement sur le tracé
vers le haut des crêtes.
Le final un enfer.
Je viens de doubler 2 coureurs qui marchent, ils ne sont
plus pressés d'en finir. Je ne suis sûr de rien à ce moment-là
mais j'espère retrouver les sensations avant la
fin de course. Plus de batterie, ma montre est devenue
muette. J' atteinds le sommet et je me lance dans la
descente pour affronter ces 6 derniers km au mental.
Ils ne me plaisent pas du tout, comme beaucoup de coureurs
je les trouve très difficile et dangereux.
Je cours quand même, je n'hésite pas à faire tourner les
bras pour rester debout. Mes efforts sont vite récompensés,
je double les coureurs qui sont passés quand j'étais
au ravito 3, ils semblent scotchés et épuisés.
Finalement, je gère plutôt bien mon affaire les kilomètres
défilent. Je commence à emmagasiner un peu d’expérience
sur ce type d’épreuve… la suite me prouvera que rien
n’est jamais acquis.
L'Arrivée.
Vers le 56 ème km, alors que j'étais persuadé que le
quota de dénivelé positif était atteint, on attaque une
nouvelle escalade. Le terme me semble tout à fait adapté
à la situation. D’ailleurs, l’organisation a installé un
bénévole à cet endroit en raison de sa difficulté.
J’avance à 4 pattes sur ce passage improbable lorsque
mes 2 quadriceps se tétanisent simultanément !!
ouille ouille… Je ne vais quand même pas rester coincé
au milieu de la pente. Je rassemble alors mes forces,
mon énergie, ma volonté et doucement mais sûrement,
j’avance petit à petit sans mouvements brusques,
et je m’extirpe péniblement de cet endroit maléfique.
J’opte à présent pour une nouvelle tactique, trottiner
et attendre que la douleur disparaisse.
Le monotrace qui suit recèle autant de pièges et de difficultés
cailloux, rochers boueux et racines. Bref, tout ce qui peut
contrarier la progression d’un coureur fatigué semble
s’être concentré sur ce final. J'entends au loin le speaker
de l'arrivée, je double 3 coureurs au bas de la descente,
enfin j'arrive au niveau de l'abbaye, j'ai un coureur en point
de mire, je reviens sur lui au passage de la rivière
et je le double avant de rejoindre la ligne d'arrivée.
Enfin, voilà je passe l'arche après 10 heures d'efforts
ça fait plaisir.
Je ne signerais pas pour l'année prochaine !
ésultats officiels :
Temps: 09h56'54"
1034 ème sur 1090
23 ème V3h sur 28
Moyenne 6,24 km/h
Un MINABLE tee shirt en coton en cadeau.
Indigne d'un finisher, c'était quand même
le Championnat de Bretagne.
Et pour couronner le tout une seule taille M.
La prochaine fois ne donnez rien, ce sera moins humiliant.
Conclusion.
On aura beau dire, courir, suer, en baver…
quand t’as fait Guerlédan, tu l’as fait !!
Ce trail mérite sa réputation : il est très dur.
Rien que de le terminer dans les délais est déjà une
performance honorable : c’était mon objectif.
C’est un autre sport par rapport aux courses sur route.
Après presque 60 km et 1900 m de dénivelé + je termine
en 9 H 56' à la 1034 ème place sur 1090 finishers.
C’est une course pour gros costauds donc je suis à ma place.
Du coup un certain nombre de courses me paraissent plus
simples maintenant : les 86 km du Golfe par exemple me
paraissent tout à fait accessibles à la fin du mois.
Le lot finisher n’est pas à la hauteur de l'évènement,
c'est dommage.
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semaine prochaine pour
le Trail « de l'Elorn »