Marathon de la Loire
"Saumur"
443 ème course
Pour son édition inaugurale, le Marathon de la Loire nous invite à vivre une expérience unique. Plus de 2000 coureurs, compétiteurs et amateurs de course à pied à la recherche d’excellence, sont attendus afin de se confronter à la plus mythique des épreuves que propose l’athlétisme.
Le Marathon de la Loire est avant tout la promesse d’un souvenir et d’une expérience inoubliable. A l’issue d’une épreuve exigeante mais également riche en émotions, franchissez l’excellence et inscrivez votre nom au palmarès du 1er Marathon de la Loire.
Le marathon n’est ni plus ni moins que l’épreuve reine de l’athlétisme. C‘est l’épreuve où l’on doit se dépasser, aller au delà de la douleur et de la fatigue pour montrer toute l’étendue de son opiniâtreté et de ses capacités physiques.
Mais ce n’est pas parce que l’on doit courir 42 km que l’on ne doit pas profiter du cadre particulier que nous proposent les bords de Loire et Saumur.
Samedi après midi, visite du village marathon, balade dans les rues de Saumur, petite escapade à l'entrée du château et un impressionnant passage au manège des Ecuyers pour assister au concours international de voltige équestre.
Il se fait tard, il est tant d'aller manger une bonne assiette de pâtes "al dente" avant d'aller dormir.
Aujourd'hui l'objectif, après les 80 bornes de Paris, il y a un mois est simple "Terminer en moins de 4 heures".
La physiologie a ses lois, et on paye toujours l’addition, tôt ou tard. La fatigue est arrivée durant le cycle de récup. A l’entrainement, sur les simples footings, je me sentais lourd, collé. La vitesse des footings était normale, mais les sensations, vraiment dégueulasses. Après l'Urban trail et le trail de l'Hermine la semaine dernière, mon état d’esprit conquérant a laissé place aux doutes et aux craintes.
Bon, allez, commençons par le commencement. Le jour dit, il est 6h00 du matin, le réveil sonne. J’ouvre un œil, puis deux (oui, car je n’ai rien d’un extra-terrestre, je suis comme tout le monde, j’ai deux yeux ). Je m’envoie un bon petit déjeuner Gâteau sport, café. Tartinage de crème sur les pieds, tartinage de vaseline partout où ça frotte, puis habillage. Je rejoins Monique et Eric à Saumur. Je pense n'avoir rien laissé au hasard y compris au niveau tenue et gel. Petit footing jusqu'à la ligne de départ, il fait beau mais pas très chaud, le cadre est magnifique, les conditions idéales et l'ambiance de folie.
Nous entrons dans le sas, 3h45 pour Monique et moi, c'est impressionnant, la musique et la foule particulièrement joyeuse, c’est un moment fort où je ressens vraiment que ça y est.
Avant le départ, l'ambiance est électrique, tant chez les coureurs que dans le public, après une holà d’enfer, le départ est donné à 8h45.
Le maire de Saumur lâche les 2000 coureurs multicolores partageant le même rêve idiot que moi : courir 42,195 km.
Boom ! C’est parti croyez moi, ces premiers hectomètres sont toujours une expérience inoubliable. Sur un marathon, les premières décisions comptent beaucoup. Il faut s’adapter vite, trouver l’allure et voir vite si ça vaut la peine de partir 1 ou 2 kilomètres un poil vite pour pouvoir ensuite évoluer dans un bon groupe, régulier aux bonnes allures. Mais il faut rester relax. Km 1 : 5’01. Un poil vite, je devais partir sur un rythme de 5’20" au kilo et faire le point sur mon niveau du jour au km 10.
Je suis bien, tout roule, je me retiens, c’est dur parce que l’envie me pousse réellement. Je suis quand même un peu rapide car je passe le km 2 en 10’22 au lieu de 10’40". Oui je sais, c’est mal, mais je n’ai vraiment pas l’impression de forcer, du coup j’essaie d’ajuster un peu et passe le km 4 en 20’25. C’est pas mieux, je n’arrive pas à ralentir. J'attends le premier ravitaillement qui va sans doute casser l'allure : 1'20" d'avance au kilomètre 5. Je suis ensuite méga régulier, je parcours en effet chacun des kilomètres suivants en 5’25" tout pile, ce qui me permet d'arriver au 10 ème avec 12" d'avance, c'est mieux. Je check la machine, pas de fatigue, pas d’essoufflement, pas de point de côté, pas de douleur. Ok on continue.
Je suis au kilomètre 15 et je réalise que je vais bien. Je scanne mentalement mes sensations et mon corps, de bas en haut et de haut en bas, tout va bien. Ma montre m’indique moins de 5’20’’ et je me demande « Irais-je trop vite ? ». Comment savoir si la décision est la bonne? . Durant ce dialogue intérieur, très intense dans ma tête, se dégage cette notion de « sagesse intérieure ». Cette sagesse est nécessaire pour entrer dans la zone de confort et aborder une nouvelle cadence, peut-être pleines de promesses. Mon corps et mon esprit savent que je dois atteindre l'arrivée. En ce moment, je peux continuer sur ce rythme, mais!!!.
J'écoute cette petite voix qui me dit " Les plans et les calculs sont une chose, savoir écouter sa sagesse intérieure en est une autre". Cette force bienveillante me fait prendre la décision de rester à cette allure avec Monique jusqu'au semi, après j'aviserai.
On passe par les villages de Tréves, Cunault et Gennes, les gens nous encouragent par les prénoms, je tape dans les mains des gamins. On traverse le pont suspendu au dessus de la Loire pour rejoindre "Les Rosiers sur Loire " au 20 ème kilomètre. C'est parti pour le chemin du retour. Le semi arrive déjà, je franchis la ligne en 1h52'14". Je suis toujours bien, mes cannes tiennent le coup et je continue mon petit bonhomme de chemin, sur ce parcours qui me plaît bien.
Km 25, "St Clément des Levées" un joli village particulièrement mobilisé, c'est là qu'à lieu le passage du relais pour le duo. Une distraction faisant presque oublier que je suis en train de courir depuis 2h12min. Je suis toujours bien. Cela me donne du tonus pour ne rien lâcher. Je profite des encouragements du public massé sur le bord de la route pour positiver. Puis nous enchaînons avec du moins drôle, un léger faux-plat défavorable, et je ne pense pas qu’il s’agisse uniquement de la sensation de fatigue.
L'allure commence à baisser légèrement à partir du km 26. On passe par le village "La Croix Rouge". Le soleil tape plus fort, et sur ce léger faux plat montant mes jambes deviennent 2 poteaux qui n'obéissent plus.
Mon prochain objectif est de passer les 30 km sans encombre.
Les kilomètres passent. La transmission d’énergie du public est fabuleuse dans un marathon. Le public envoie une énergie productive.
« Allez Dominique ! C’est merveilleux ce que tu fais ! »
La vague de soutien sur le bord de la route stimule le progrès, marque les étapes et occupe la tête quelques hectomètres.
Les douleurs musculaires commencent à se faire sentir au km 35. Je fixe mon regard au loin dans cette ligne droite le long de la gare.
36 ème, j'aperçois Christiane à l'entrée du pont qui nous emmène pour deux bornes sur "l'Ile Offard. Je vois la ligne d'arrivée juste de l'autre coté de la Loire mais il me reste encore 5 km pour la rejoindre.
Nous passons ensuite sur le pont Cessard qui nous ouvre les portes du centre ville de Saumur.
Dans un virage au 39 ème kilo, je vois plusieurs personnes avec des drapeaux Bretons, de l’autre côté de la route, redoublement d’applaudissements et de cris à mon passage “Allez la Bretagne”. Je n'ai pas la force de les remercier.
Nous sommes en plein cœur de la ville, nous serpentons vers l'arrivée.
Quand je franchis le panneau du 40 ème km, je ne me dis pas "c’est bientôt la fin". En fait, j'ai le sentiment très précis qu’il me faudra autant d’énergie pour franchir les deux derniers kilos que celle qu’il m'a fallu pour arriver ici.
Tout le monde met sa fierté dans des défis absurdes. La mienne est de ne pas m’arrêter de courir avant la ligne d’arrivée. Quoi qu’il arrive, ne pas marcher, ne pas m’arrêter. Et j’en vois des coureurs marchant, voire arrêtés.
Mes jambes s’entrechoquent sur les pavés de la cité Saumuroise, je lutte. Je trouve les 2000 mètres restants très longs. La chaussée se resserre par endroit. Nous passons au pied de la forteresse royales possession des comtes d’Anjou au xv ème siècle. Il y a de plus en plus de spectateurs, ça fait du bien. Un ultime virage et c'est la longue ligne droite en bord de Loire, vent de face, in.ter.mi.na.ble. J’aperçois l'arche au loin, l’arrivée enfin.
Allez, il reste 195 mètres, un homme est à côté de moi, on se soutient mutuellement pour finir.
J’accélère pour faire une belle foulée, des fois que des photographes soient dans le coin. Je passe la ligne d’arrivée, très fier de moi. Je stoppe le sablier électronique que je porte au poignet, il indique 3h 58mn, mais peu importe le temps. Pas de larmes, mais une émotion intérieure assez forte. Oui, 17 ème fois marathonien, et je n’ai pas vu le mur, pas de crampe, pas de gros coup de pompe.
Je suis satisfait car, au final, j'ai une fois encore bien géré la distance et réalisé un chrono correct.
Je reçois ma médaille et je suis fier. Je la contemple avec le regard d’un enfant.
Je me traîne pendant quelques mètres, jouant des coudes parmi les coureurs, résistant à la tentation de m'allonger par terre.
Pour le retrait des dotations après course, il a fallu attendre debout pendant plus d'1h, alors qu'après 42 bornes on n'a qu'une seule envie, poser son cul pour récupérer.
Point noir à revoir absolument.
Plus de 400 bénévoles se sont mobilisés pour contribuer au succès de cet événement.
Pour vos sourires, vos encouragements, votre disponibilité : un immense merci.
S'en est suivi de bons moments entre amis, avec un bon petit apéro et un pic nique au bord du fleuve. La simple joie de se retrouver, ensemble, à partager de bons moments, tous satisfaits de l'instant présent quelque soit le chrono.
Un magnifique week-end de Pâques, merci à tous..
Résultats officiels :
Temps officiel : 03h59'29"
Temps réel : 03h58'14"
1015 ème sur 1822
51 ème V3h sur 106
Moyenne 10,70 km/h
soit 5'40" au kilo
Cadeau souvenir
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Merci d'être venu passer un moment avec moi et à la semaine prochaine pour le
« Semi Marathon de la Baie »